Avertissement historique

Le monde méditerranéen en 220 avant JC. 220, la date qu'a choisie Polybe (à peu près) pour le début de son histoire. A l'ouest, deux puissances en compétition s'apprêtent à engager une lutte sans merci qui va entraîner les peuples barbares de leur entourage. A l'est, trois jeunes rois viennent d'accéder aux trônes des grands royaumes hellénistiques. De petits états louvoient entre eux, esayant de conserver leur liberté. Enfin, de nouveaux états barbares, récemment constitués ont bien l'intention de s'imposer. Au dehors, d'autres barbares veillent.

Il n'était guère raisonnable de rendre la complexité de l'époque en termes de jeu, en particulier celle de la Grece, de la Mer Egée et de l'Asie Mineure. De nombreux états, même importants, sont donc passés à la trappe : Rhodes, Sparte, et d'innombrables cités Grecques.

A l'est, il a fallu couper quelque part. Le Royaume Séleucide s'est ainsi retrouvé amputé d'une grande partie de ses territoires (lui épargnant une ou plusieurs anabases pour les faire rentrer dans le giron), tandis que ses futurs bourreaux les Parthes accédent au statut de barbares hors cartes. Il en est de même du royaume de Méroé en Afrique.

En Asie Mineure, j'ai drastiquement simplifié la situation. Le royaume Ptolémaique, qui contrôlait la majeure partie de la côte sud (ainsi que la côte Syrienne), en est chassé mais garde Chypre. De nombreux petits états disparaissent, notamment le Pont, pour lequel je n'ai pu trouver de liste d'armée, remplacé par le Cappadoce.

Le monde Grec subit un lifting encore plus efficace. Il est réduit à deux ligues (dont le jeu exagère l'unité, c'est le moins qu'on puisse dire), et à la Macédoine, à qui j'ai donné le contrôle de l'Epire, un peu cavalièrement.

Les empires Romains et Carthaginois, en comparaison, sont fidèles, territorialement parlant; à leurs modèles historiques. J'ai fait disparaître les cités côtières d'Espagne ou de Gaule, alliées à l'une ou à l'autre.

L'audace historique (en imitant Matt Heppe) est d'augmenter la taille de certains états barbares, ou d'en créer de toutes pièces là où il n'y en a jamais eu (mais après tout si les Grecs réussissent à s'unir, les Gaulois peuvent bien y parvenir aussi, non ?). Cela donne plus d'états viables et offre un pendant à la puissance des empires dit civilisés. Plus petits, ils bénéficieront cependant dans le jeu de leur statut privilégié de barbares.

L'Espagne et la Gaule voient donc apparaître deux nouveaus états, forgés de toutes pièces par des tribus impérialistes. Le Bosphore s'agrandit des rivages ouest du Pont-Euxin et l'Arménie (fallait-il lui donner un statut de barbare dans le jeu ?) accède à la mer et conquiert la Colchide. Quant à la Numidie du jeu, elle est issue de la réunion des royaumes historiques de Numidie et de Maurétanie et s'étire dans les deux sens pour lui éviter de n'avoir que Carthage comme voisine.

Les barbares hors carte étaient plus faciles à trouver : les Gaulois vont de l'Océan jusqu'aux frontières de la Grèce, bien que leur liste d'armée ne s'intéresse qu'à ceux de la Gaule et de la plaine du Pô. Les Scythes bordent la mer noire. A l'est, les Sarmates (quant à savoir s'il s'agit de Rhoxolans ou autres je n'en ai pas la moindre idée). Les parthes et les Kushites, nous en avons parlé plus haut. Restent les divers Bédoins : Arabes, Libyens et Maures, qui sont la partie nomade des franges du désert (et aussi, il faut bien le dire, les tribus pas forcément très soumises du royaume Numide).

Restait à traiter les tendances déparatistes ou nationalistes, Egyptiens, Juifs, peuples de l'Italie du Sud ou de la plaine du Pô par exemple. Disons que si d'aventure une catastrophe advient à ces états, elle essaiera de prendre cette forme. Une catastrophe tirée pour l'Egyptien, par exemple, pourra ainsi prendre la forme d'émeutes à Alexandrie (bénigne) ou de révolte en Haute-Egypte (très grave).

J'en profite pour vous recommander chaudement la lecture de D'Alexandre à Actium, de Peter Green (collection Bouquins, Robert Laffont). C'est un pavé, passionnant de bout en bout, sur la période Hellenistique. Allez, je ne resiste pas à citer le quatrième de couverture :

" L'époque hellénistique (...) bat un double record : c'est celle que nous connaissons le moins et, en même temps, celle qui nous ressemble le plus. Nous l'ignorons parce qu'elle n'est pas "classique", comme la petite Grèce, ni "humaniste" comme Rome et le latin. Elle n'en a pas moins été la civilisation "mondiale" de l'Antiquité ; en un monde alors plus étroit, elle est l'équivalent de notre actuelle civilisation occidentale. (...)"

Vous trouverez une bibliographie sur l'histoire militaire de l'époque hellénistique sur le Strategikon.